Le blues du déconfinement

Qui n’en a pas rêvé ? « Nous voulons que le jour d’après soit différent du monde d’avant : plus juste, plus solidaire, plus respectueux de l’environnement, plus démocratique », écrivent les initiateurs (députés, sénateurs et eurodéputés) du collectif trans-partisan : Le jour d’après.
Notre mode de vie était-il vraiment normal ? Avec le déconfinement vient le retour à l’anormal. Allons-nous retrouver la vie d’antan où l’on pouvait vivre « normalement ». Mais retrouver une France qui cloche après deux mois d’une France sous cloche ?
Qui allons-nous applaudir désormais ? Depuis deux mois, on se focalise sur les soignants qui, rappelons-le s’étaient mobilisées sans succès, durant onze mois pour nous alerter de la dégradation de l’hôpital public !
Mais qu’en est-il de la protection de l’enfance ? Nous travaillons et militons dans un système au bord de l’implosion. Des enfants, sans échappatoire, maltraités, victimes silencieuses du confinement. Des enfants en foyer et en famille d’accueil 24h sur 24, sans scolarité, avec un soutien thérapeutique interrompu ou aléatoire !
Sommes-nous devenus invisibles ? Nous les rares personnes restées en poste, infailliblement, malgré tous les risques encourus dans nos professions, malgré le COVID, malgré un confinement mettant en péril notre santé, notre intégrité, notre intimité, nos valeurs et parfois, nos vies. Les professionnels seraient-ils devenus aussi invisibles que les publics dont ils s’occupent pour notre secrétaire d’État en charge de la protection de l’enfance, Alexandre Taquet à la parole inexistante !
L’ANPASE exprime toute sa solidarité et son soutien aux professionnels qui ont continué leur mission d’accueil des enfants.
L’ANPASE met en garde les professionnels contre les mesures sanitaires qui conduisent à des mesures de distanciation excessive (comme la suppression des espaces de jeux, l’interdiction aux enfants de jouer entre eux, ou le refus de consoler un enfant) inutiles voire préjudiciables aux enfants. Dans la pratique, elles sont manifestement inapplicables et seraient susceptibles d’entraîner une anxiété particulièrement néfaste au développement des enfants et générateurs de troubles du comportement potentiellement majeurs.
L’Anpase vous met en garde contre ces mesures excessives qui font également perdre sens et engagement au métier exercé auprès des enfants par les assistantes maternelles et familiales, les professionnels des crèches et des écoles et des établissements sociaux et médico-sociaux.
L’Anpase vous alerte sur la prévalence du sanitaire pour orienter les « bonnes pratiques » dans le champ de l’éducatif et du pédagogique.
A l’Anpase, nous aussi avons rêvé que le jour d’après soit différent du monde d’avant, mais pour cela, il est urgent de maîtriser nos peurs et d’aller de l’avant pour le bien des enfants.